Un ancien convoyeur de fonds et ses six complices, qui n’hésitaient pas à utiliser des brassards de police ou de faux gilets explosifs, ont été interpellés par la police judiciaire de Paris
Les enquêteurs sont sur la piste de cette équipe depuis le mois de décembre 2016.
A l’époque, un « dabiste » dans le 20ème arrondissement de Paris avait alors été menotté par deux hommes masqués qui lui avaient installé un gilet explosif factice, lui ordonnant de vider le distributeur de la banque où il se rendait.
L’homme avait finalement déclenché le système de sécurité et prévenu la police. Les braqueurs avaient pris la fuite.
Balises de géolocalisation
Ces arrestations sont ensuite le fruit d’un patient travail, et du lien fait entre plusieurs braquages dont beaucoup d’éléments vont s’avérer identiques. Et notamment l’usage, par les braqueurs de petites balises électroniques dissimulées sous les véhicules des dabistes agressés. Balises de géolocalisation.
Ainsi, en janvier 2017, un dabiste de la même compagnie de transports de fonds que celui du 20ème arrondissement, est agressé devant chez lui, à Sarcelles. Il parvient à s’échapper mais sa voiture est incendiée quelques jours plus tard. Les enquêteurs vont découvrir, cachée sous son véhicule comme sur celui du premier dabiste une petite balise de géolocalistation.
Enfin, fin janvier 2017, un troisième dabiste est braqué à Nanterre (Hauts-de-Seine) par des hommes cagoulés et portant un brassard de police, pour un préjudice de 400.000 euros.
La brigade de répression du banditisme (BRB) de la PJ parisienne fait le rapprochement avec les deux précédentes affaires. Notamment parce que les véhicules utilisés seront retrouvés calcinés au même endroit que ceux utilisés lors d’un précédent braquage.
Un ancien collègue, convoyeur de fonds
La suite est un travail d’enquête classique. La BRB a recueilli également des traces ADN et les exploite, de même qu’elle fait un patient travail sur la téléphonie et surveille les entourages des personnages identifiés par leur ADN. Quatre arrestations sont faites fin mai, qui permettent de saisir gilets pare-balle, balise de géolocalisation, brassards de police, armes et grosse cylindrée et des téléphones.
Dans l’un des téléphones saisis, les enquêteurs reconnaissent la photo d’un dabiste qui s’était dit « victime », en 2014, à Nanterre du même type de braquage à la fausse ceinture d’explosifs, pour un butin de 600.000 euros. Ils comprennent alors que cet ancien convoyeur de fonds, licencié de la société de transport de fonds, est en fait la « taupe » des braqueurs, ancien collègue des trois victimes.
Dans l’équipe aujourd’hui, cinq braqueurs sont sous les verrous et deux autres sont sous contrôle judiciaire.
Source France Info : Accéder à l’article en ligne