Malgré l’augmentation des paiements par carte et du « sans contact », les Européens sont très loin de délaisser les espèces. La valeur des billets et des pièces émis en euros dans le monde a même augmenté de 4 % par rapport à fin 2016, à plus de 1.200 milliards d’euros. Un montant record.

 

Source : Les Echos du 15 août 2018 à télécharger en fin d’article

Il a beau alourdir le porte-monnaie, l’argent liquide demeure une référence pour bon nombre d’Européens. Tant et si bien qu’à la fin de l’année dernière, la valeur des billets et des pièces en euros en circulation dans le monde a augmenté de près de 4 % par rapport à 2016, selon des données récemment publiées par la Banque de France. A fin 2017, cela porte le montant des billets en circulation à 1.170,7 milliards d’euros et celui des pièces à 28 milliards.

L\'étonnante vitalité de l\'argent liquide en Europe

 

Une vitalité étonnante

 

Dans l’Hexagone, cette donnée est difficilement quantifiable en raison du passage des billets et des pièces d’un pays à l’autre, au sein de la zone euro. Mais il existe tout de même un indice : les émissions nettes de monnaie en France. Grâce à cet indicateur, on sait que 129 milliards d’euros de nouveaux billets (+ 7,6 % sur un an) et 3,5 milliards d’euros de nouvelles pièces (+ 4,4 %) ont été émis sur le sol français entre 2016 et 2017. Ces billets n’ont toutefois pas tous vocation à être introduits en France.

A l’heure du  paiement par carte (dont l’utilisation a progressé de 67 % ces dix dernières années selon la Banque de France) et du «  sans contact  », cette vitalité de l’argent liquide peut sembler étonnante. Toutefois, il ne faut pas s’y tromper : ce n’est pas parce que la demande de liquidité croît que cet argent est forcément utilisé pour les transactions quotidiennes. Depuis cinq ans, l’usage des espèces comme moyen de paiement en France s’est même replié de 9,9 %.

Mais alors, où va cet argent ? Il y a d’abord les espèces qui restent au chaud à la maison : 25 % des Européens conserveraient de l’argent chez eux, selon une enquête européenne menée en 2016. Et puis il y a celles qui passent les frontières. Ainsi, près d’un billet sur trois serait détenu en dehors de la zone euro, ce qui peut s’expliquer par le rôle international que joue la monnaie unique.

20 euros : le billet le plus diffusé en France

 

Si les billets restent populaires, certaines coupures servent davantage. Les Français affichent ainsi une préférence pour le billet de 20 euros. Il représente près de 39,7 % des prélèvements [réalisés par les transporteurs de fonds pour le compte des commerçants et des banques, NDLR] effectués aux guichets de la Banque de France. Juste derrière, le billet de 10 euros (32,6 % des retraits), puis celui de 50 euros (22,4 % des retraits), loin devant les grosses coupures (100, 200 et 500 euros) qui ne représentent que 1,5 % de ces retraits. Ces préférences font qu’en France la valeur moyenne du billet « prélevé » s’élève à 24,70 euros contre 31,60 euros dans le reste de la zone euro. Cette inclination pour les petites coupures est motivée par le fait que les espèces sont majoritairement utilisées pour des achats de proximité, donc de petits montants.

Carole Favreau – Les Echos
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